Sunday, October 5, 2008

BFM...Pas assez XXX mais trop XXX

Suite à un email de ma part au cabinet du ministre en charge, j'ai reçu ce courrier qui est à considérer comme confidentiel et qui ne peut en aucun cas engager la communauté française et la ministre Fadila LAANAN.

"...D’abord, vous devez savoir que la décision prise le 17 juin dernier de ne pas octroyer un réseau de fréquences urbain (U2 pour être précise), relève bien du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et non du Gouvernement. Le CSA est, depuis le 24 juillet 1997, le régulateur indépendant de la radio-télévision pour la Communauté française de Belgique. C’est donc lui qui autorise et sanctionne les chaînes privées de radio et de télévision, sans intervention du Gouvernement. Ce type d’instance indépendante de régulation tend à se développer en Europe depuis une vingtaine d’années. Il est par contre de ma responsabilité et de celle du Gouvernement, d’élaborer le cadastre des fréquences FM destinées aux radios privées et de les répartir entre radios indépendantes et radios en réseau. C’est au Gouvernement qu’il revient, en quelque sorte, d’établir « l’architecture générale » du paysage de la radio FM privée, dans le respect de règles strictes visant à assurer la diversité des opérateurs..."
  • Instance indépendante : Comme on a pu le voir dans l'article "Nous ne faisons pas de politiques", le collège en charge de la décision est composé de personnes politisés qui forcément ont des comptes à rendre à leur parti.
  • Diversité des opérateurs : Ce fut en fait la première cause du rejet de la candidature de BFM. BFM était une petite radio, son chiffre d'affaire tournait aux alentours de 300.000 Euro (voir bilan archivé à la banque nationale belge pour plus d'information). Difficile de prétendre à une stratégie ambitieuse avec de tels moyens. Le groupe Contact (propriétaire de BFM Belgique) a été racheté à 44,2% par RTL. RTL a cru dans le projet BFM et un accord de rachat à l'horizon septebre 2009 (source le soir) aurait pu donner à BFM les capitaux nécessaires à ses ambitions. Pour le CSA cela attaquait la sacro-sainte diversité des opérateurs. Le groupe RTL aurait une position dans le groupe Contact, aurait Bel-RTL et BFM. Cela aurait risqué de faire de l'ombre au groupe RTBF composé de :

    • La première
    • Vivacité
    • Musiq3
    • Classic21
    • PureFM
    • (je ne compte pas RTBFI)

    RTBF ne souffre aucunement de ce souci de diversités des opérateurs....Chercher l'erreur...L'erreur est en fait une précision, la RTBF est un service public et plus il y a de services publics au mieux c'est, c'est bien connu.(un autre donnée subjective au sein de cette sois-disante objectivité)


En désespoir de cause, BFM casse son accord avec RTL (qui n'avait de secret que le nom de toute évidence) pour participer à un rattrapage précisé par un paragraphe du courrier du cabinet:

"...C’est dans le cadre de cette responsabilité que j’ai veillé à donner une deuxième chance, en urgence et dans le respect des règles légales applicables, aux radios indépendantes et aux radios en réseau qui avaient vu leur demande d’autorisation refusée par le CSA le 17 juin 2008. C’est ainsi que, dès le 8 juillet, le Gouvernement a lancé un nouvel appel d’offres public visant, notamment, à attribuer le réseau urbain U2. Au terme de ce nouvel appel d’offres, le CSA devrait attribuer idéalement de nouvelles autorisations vers le mois d’octobre 2008. C’est à ce moment que l’on saura si BFM bénéficiera ou non d’une autorisation d’émettre pour neuf ans..."

Mais la diversité des opérateurs n'est pas le seul critère, un autre est la production locale. Suivant des commentaires écrits sur le site du soir par des lecteurs éclairés, il faudrait environ 80 % production locale (minimum 70% avec de bonnes raisons). Pour quiconque écoutait radio BFM, la matinée et l'après-midi avait des décrochages belges mais le reste du temps, c'était les émission françaises. Franchement je n'ai pas pris de chronomètre en main quand j'écoutais BFM mais à mon humble avis c'était plus ou moins ça.

On peut continuer à ergoter sur les mérites de BFM par rapport aux critères, mais on rate la cible. La cible est "les critères".

En quoi diversité des opérateurs (sous entendu, la maximum de stations indépendantes financièrement des unes des autres) seraient une bonne chose? Si cela était une telle mauvaise chose, ne serait-ils pas temps de faire exploser le groupe RTBF qui possède un quasi monopole sur les ondes radios? Dans le cas de BFM, on le voit clairement c'est une mauvaise chose. Une radio de niche (comme l'information financière) n'aura forcément jamais les moyens d'une radio mainstream (contact, bel rtl, etc.). Faire partie d'un groupe financier ne sous-entend pas que la rédaction est soumise à de quelconque pression. Bien contraire...Il est peut-être intéressant financièrement d'avoir une unique rédaction (comme le fait la RTBF) mais la qualité du produit s'en fera ressentir immédiatement (par exemple: The times et the sun font tout deux parties du groupe News Corps de Mr. Murdoch...N'essayez pas de vendre du "sun" à un lecteur du "times"...)


On le voit très clairement les critères de sélection ne sont pas qualitatifs (qui a le meilleur programme à proposer aux auditeurs), ils sont avant tout politique (qui respectera au mieux mes exigences et mon programme politique). Des exigences foncièrement subjectives (diversité des opérateurs et productions locales sont des choix politiques) qui sont, pour moi en tout cas, révoltantes car totalement déconnecté des désirs et besoins des auditeurs intéressés par les informations économiques. Je me fous royalement que le présentateur a un accent Parisien ou Bruxellois pourvu que son émission/reportage m'intéresse. Dans le cas de BFM Belgique j'ai trouvé un mix qui me convenait totalement, un mix d'émission tourné vers l'économie et culture locale grâce au décrochage belge et une envergue internationale grâce à BFM France.

le CSA: Nous ne faisons pas de politiques (mais on a quand même des cartes de parti)

Le CSA n'a pas de mots assez dure pour condamner le communauté du MR (Mouvement Réformateur - fédération de partis de tendance libérale francophones Belges).

Dans un communiqué de presse dont malheureusement je n'ai pu retrouver la trace sur le site officiel du CSA.

Le CSA déclarerait:
"Le CSA a pris connaissance du communiqué de presse du MR relatif aux discussions des membres du CSA ayant eu lieu aujourd’hui. Jamais le CSA n’avait fait l’objet d’une instrumentalisation politique ...."

Or quand on élargit son champs de recherche on tombe sur les "couleurs politiques" des personnes membres de ce collège d'Autorisation et de Contrôle (CAC), chacun d'eux aurait une couleur politique à savoir: 4 PS, 3 MR, 2 CDH et 1 Ecolo. Source: l'Echo

Les 4 PS, les 2 CDH et l'Ecolo ont voté contre BFM, tandis que seuls les représentants du MR ont voté pour BFM. Si vraiment chacune de ces personnes étaient indépendantes, comment expliquer la convergence des votes en fonction de la couleur politique?

BFM & le CSA, pourquoi ce blog?

Une décision qui est passée quasi inaperçue dans les médias belges. Le CSA, (acronyme du pompeux Conseil Supérieur de l'audiovisuel) de la communauté française a retiré le droit d'émettre à une succession de radio, dont l'une qui me touche: BFM Belgique.

Objectif
Ce blog a pour ambition de synthétisé les différentes informations disponibles au travers du web.
Essayez d'y déceler les responsabilités de chacun.

Pourquoi?
J'ai très mal digéré ce débarquement de l'Etat et plus particulièrement des politiciens dans mon sacro-saint samedi matin qui est depuis des années occupé par mes croissants, mon café noir, mon "the Economist" hebdomadaire, mon bain de 2 heures et ma radio BFM en arrière plan. Les politiciens sont "fatiguants"...A force de vouloir notre bien, ils n'arrêtent pas de tout casser.